Pour chacune de ses œuvres, Sylvie Mangaud cherche son inspiration dans les mouvements, les postures et les émotions. Elle les interprète ensuite en jouant sur les disproportions tout en conservant la parfaite exactitude du geste. Elle sculpte les courbes, anime les vides pour y créer des formes géométriques.
Capturées dans les postures les plus touchantes, comme recréées du bout des doigts par l'artiste, les femmes de Sylvie Mangaud rêvent, s'étirent ou s'offrent dans un état de grâce mariant la longueur des lignes à la douceur des courbes. Chevilles, poignets, cous dénudés, les attaches se cherchent et se rejoignent, frissonnantes sous le bronze ; les dos se donnent, les épaules parlent ; les jambes s'allongent ou se replient au gré des vagues d'émotion. Les visages restent lisses, laissant les corps parler. Toutes ne sont qu'une et chacune est unique.
La légèreté à laquelle tout être aspire prend chair dans cet art. En découle un ballet fluide de jambes étirées à l'infini, de bras immenses qui enlacent, saisissent, accueillent... Loin, très loin, des corps fatigués et des têtes trop pleines.
Femmes girafes à longs cous, femmes brindilles aux fruits opulents, femmes altières et irréelles, au cambré race, peuplent ce jardin d'Eden où seuls quelques hommes très purs ont le droit de pénétrer. Certaines sont sur le point de bondir, d'autres de plonger, certaines courent vers l'amour, d'autres se contentent de marcher avec une simplicité et une verticalité qui confinent à l'Absolu.