Arko

Basée à Tokyo, Arko se décrit comme une "artiste de la paille" qui applique son approche créative à l'artisanat traditionnel depuis 2002. Elle utilise des matériaux naturels et des techniques ancestrales pour réintroduire dans la vie moderne des coutumes en voie de disparition. Elle est finaliste du prix LOEWE Craft 2018.

Les oeuvres d'art d'Arko sont fabriquées à partir d'un bouquet de pailles de riz. La paille de riz est la partie végétative de la plante de riz qui est séparée des grains et déshydratée après la récolte. La paille, en tant que sous-produit du riz, est principalement utilisée de manière efficace sous diverses formes dans la zone géographique allant de l'Asie de l'Est à l'Asie du Sud, où le riz est principalement consommé comme aliment de base. Au Japon, la paille joue un rôle important dans la vie quotidienne, non seulement en tant qu'aliment agricole, mais aussi en tant que matière première des chaussures en paille de style japonais, des manteaux en paille, des couvertures, des emballages alimentaires, des sacs de transport, etc. Ou plutôt devrait-on dire que la paille jouait un rôle important dans la vie des japonais, tant son usage est devenu limité. De nos jours, le travail de la paille est simplement utilisé pour fabriquer un feston de paille appelé "Shimenawa", qui est un ornement sacré pour la cérémonie du Nouvel An dans le style Shinto au Japon. Il est normalement suspendu à la porte pendant deux semaines au cours de la période de fin d'année et du Nouvel An.

Ainsi, la paille de riz a presque disparu de la vie moderne, en particulier dans les villes. Mais cela ne signifie pas que l'on ne vit plus de riz. En fait, plus on cultive de riz, plus on produit de paille. Il est évident que la culture alimentaire japonaise est basée à l'origine sur la culture du riz, et que celle-ci constitue un ensemble de coutumes, d'habitudes et de caractéristiques nationales. Par conséquent, l'artiste s'est mis à affronter les pailles pour chercher le cœur de l'identité ethnique. Jusqu'à présent, l'usage courant était de tresser des pailles pour en faire quelque chose. J'ai commencé à penser qu'il devait s'agir de quelque chose de nouveau, en dehors des anciennes traditions, étant donné qu'il devait y avoir une raison pour laquelle les pailles avaient disparu de notre vie.

J'ai alors décidé de prendre une nouvelle mesure en cousant des pailles à l'état brut au lieu de les tresser, et chaque paille est caractérisée comme le dessin au trait. Cette œuvre d'art s'affaissera parfois un peu ou dégagera un parfum naturel en devenant fortement humide ou sec en fonction des saisons. Ce serait un moment précieux que de sentir que les pailles, une par une, étaient auparavant des plants de riz. En d'autres termes, il s'agirait en fait de créatures vivantes. De nos jours, certains produits fabriqués avec des matériaux artificiels ou sous prétexte de contamination de l'environnement sont produits et jetés à grande échelle comme alternative aux pailles. Cette œuvre d'art n'a rien à voir avec une création rituelle, mais elle pourrait inspirer des sentiments de providence naturelle, faire valoir la puissance des formes de vie naturelles, souvent négligés dans la société actuelle orientée vers le commerce.