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Maître d’une expression éclectique diffusant de l’énergie vitale dans un accord de désaccords, Claude Tétot développe une œuvre singulière abstraite qui tend à rendre visible ‘le plein du vide’, ce qu'il considère comme l'essence même de la peinture : « Dans une peinture, l’essentiel n’est pas ce que tu peins mais ce que tu laisses »
(…)
A la croisée de ses aventures artistiques, menées depuis presque trente ans, Claude Tétot retranscrit, par son propre langage plastique, ses émotions, ses réflexions, ses observations, etc., en syntaxe picturale abstraite de laquelle émerge une harmonie inattendue. C’est une rencontre, et une recherche parallèle, au travers du temps, de l’espace et du style auquel nous assistons. Certaines œuvres de Claude Tétot invitent des composants apparemment disparates - marques de couleur à l’huile comme posées à la main, lignes nettes aux teintes fluorescentes, fonds nuancés ou espaces laissés totalement vides - à dialoguer entre eux et par eux-mêmes ; dans d’autres œuvres, le blanc de la toile est employé comme s’il s’agissait d’une forme à part entière affirmant pleinement sa présence. Depuis ses débuts, Claude Tétot n’a de cesse de sonder les liens, en peinture, entre la forme, le vide et les vibrations : le vide anime les formes colorées qui l’entourent ; celles-ci donnent du contenu aux vides qui s’en nourrissent ; la forme prend toute sa puissance grâce à l’espace laissé, car sans vides l’espace ne vibre pas.
(…)
Le blanc, devenu à la fois un fond et une forme, est placé désormais au cœur de son œuvre. Il en résulte une circulation, à première vue déstabilisante, des éléments picturaux multiples, laissant toutefois apparaître une unité énigmatique, un équilibre disharmonieux qui, ainsi, impose une attention du regard, une tension de la perception. C’est un appel de l’artiste pour ses spectateurs à pénétrer librement dans sa peinture pour réfléchir, interpréter et échanger.
Jeongmin Domissy-Lee Docteur en Linguistique, Conseillère en art
Double jeu
« Certains matins, Claude Tétot s’assied dans le vieux fauteuil de cuir qui est installé au milieu de son atelier, à quatre ou cinq mètres du mur contre lequel il a posé une grande toile blanche, et il commence à peindre. Non qu’il projette alors, dans cette distance, la moindre couleur sur la toile – d’ailleurs il n’a dans ses mains ni couleurs ni pinceaux ni aucun des instruments qui lui serviront, concrètement, dans un jour ou deux, à attaquer sa toile. Il ne bouge pas, il ne touche à rien, pourtant le travail a commencé, le vrai travail, celui dont le tableau sera bientôt le résultat. Le peintre parle de cette pratique mentale, méditative, comme d’une forme de « visualisation interne » : « Je passe beaucoup de temps à regarder ce que je vais faire : à le regarder mentalement.» Que faut-il entendre par là ?
Certes, on sait, depuis Léonard de Vinci que la peinture est cosa mentale, art de l’esprit plus encore que de la main. Chez Tétot, cependant, nulle subordination de l’un à l’autre, nulle préséance symbolique de l’idée sur le faire, mais plutôt un double jeu, mental puis physique, chaque étape de ce processus à deux temps valant mise à l’épreuve de la capacité de l’artiste à faire un tableau. La visualisation dont parle le peintre n’est pas la vision d’un résultat – ce que le tableau à venir pourrait être, une fois peint – mais bien l’expérience première, interne et intime, d’une action. Car il s’agit pour lui – la toile jouant alors le rôle d’une sorte d’écran vierge, ou d’espace vacant, disponible, où il peut à loisir venir projeter couleurs et formes – de tester « mentalement » tel mélange, tel accord, telle dissonance de formes... Pour ce faire, dit-il, il « fait rentrer » mettons deux couleurs qu’il mélange tout en leur donnant forme et énergie. Tout ceci, rappelons-le, n’a lieu, dans ce temps où s’ouvre le travail de la peinture, que dans son esprit.
Pratique étonnante, déconcertante à bien des égards, mais qui nous renseigne de façon précieuse sur le peintre comme sur son art. Car cet exercice strictement spirituel, qui précède l’épreuve corporelle de la peinture en actes, procède d’une incroyable mémorisation de la peinture – c’est-à-dire de tous les tableaux faits depuis tant d’années – qui est la condition première d’une telle pratique. Combien de fois faut-il, concrètement, avoir fait, sur sa toile, des mélanges de couleurs, combien de fois faut-il, sur ses carnets, avoir recherché des formes et débusqué des contrastes, pour pouvoir un jour engendrer cela par une pure visualisation interne, une peinture d’avant la main ? Il faut avoir un monde en soi, un monde pictural vivant, que l’on convoque et active telle une boîte à outils dont on est tout à la fois le créateur et l’unique détenteur, pour peindre ainsi, abstraitement.
Claude Tétot possède ce monde, et le revisite à chaque instant, explorant, avec ou sans pinceaux, les recoins inconnus et les effets inéprouvés qui se cachent derrière les formes déjà vues. Certaines des qualités du travail de l’artiste, certaines des caractéristiques de sa syntaxe picturale sont, on le comprend, intimement liées avec cette façon, mentale, de se préparer à la peinture. Le blanc de la toile, qui n’a cessé, les années passant, d’affirmer sa puissance agissante dans le travail de Claude Tétot, fait concrètement écho, telle une trace mémorielle, à la toile non peinte devant laquelle il passe un jour ou deux à méditer son tableau. Car c’est à la fois en lui, et devant lui, dans cet espace physico-psychique qui l’unit, dans son fauteuil, à la toile en attente de peinture, qu’il projette couleurs et formes. La toile blanche, celle dont le tableau peint est le recouvrement partiel, est donc bien un écran. On projette, on efface, on recommence. »
Pierre Wat
Né en 1960 à Angoulême.
Vit et travaille à Paris et Savins (77).
ESAG : Ecole Supérieure d’Arts Graphiques, Met de Penninghen.
2021
Exposition aux Cimaises, invitation de l’association Poing de Vues, St Etienne
2020
Résidence d’artistes, auprès de Delphine Chapuis, sérigraphe, St Etienne
2019
Galerie Renaud Riley, Bruxelles, Belgique
2017
Résidence Arthouse, Tulum, Mexique
2016
Galerie Jean Fournier
2014
Galerie Bernard Ceysson, Saint-Etienne
2013
Moments Artistiques, Paris
Galerie Jean Fournier, Paris
2011
Galerie Jean Fournier, Paris
Galerie Bernard Ceysson, Luxembourg
Galerie Ruth Leuchter, Düsseldorf
2009
Galerie Jean Fournier, Paris
Galerie Bernard Ceysson, Luxembourg
2007
Galerie Jean Fournier, Paris
Galerie Bernard Ceysson, Saint-Etienne
2006
« Le Ring », Artothèque de Nantes
2004
Galerie Suzanne Tarasiève, Paris
2003
Galerie Fernand Léger, Crédac,
Centre d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine
Espace Commines, Paris
2002
« L’Art dans les Chapelles », Chapelle Saint-Fiacre, Melrand
2019
re-ox, ENSA, Le voyage à Nantes
2018
Galerie Ceysson & Bénétière, 10 YEARS Luxembourg
Carbone 18, Poing de vues, Saint-Etienne
2017
« Drawing Now » Galerie Jean Fournier, Paris
« Galeriste » Galerie Jean Fournier, Paris
2015
Et que la rencontre vive, Association A vol d’oiseau du cercle, Musée Bernard Boesch
2014
Et que l’aventure continue, collection P. Delaunay,Musée des Beaux Arts de Bernay
Carte blanche à Fabienne Gaston-Dreyfus, Galerie Brun Leglise
2013
Presque noire et blanche, Galerie Jean Fournier, Paris
2012
La ligne passée Abstraction(s), Galerie Bernard Ceysson Luxembourg
2011
« Fiac » Galerie Jean Fournier, Paris
« Drawing Now» Galerie Jean Fournier, Paris
2010
« Les 20 ans de la macc, une proposition de Pierre Wat », Maison d’art contemporain Chaillioux, Fresnes
2009
« Emménagement », Nathalie Elemento, Galerie Jean Fournier, Paris
« Autour de Pierre Buraglio », Villa Tamaris Centre d’art,La Seyne-sur-Mer
« Bagarre Générale / Dessins », Galerie Bernard Ceysson, Saint-Etienne
2008
« Cent une Chaises-œuvres », Ministère de la Culture et de la Communication Paris exposition organisée par Philippe Delaunay
« Supports / Surfaces », Galerie Bernard Ceysson, Luxembourg
2007
Galerie Jean Fournier, Paris
« Le Moment Supports / Surfaces »
Galerie Bernard Ceysson, Saint-Etienne
2005
Price Water House Coopers, Denton Wilde Sapte, Business Object, Paris
2004
« Fiac » Galerie Suzanne Tarasiève, Paris,
2003
Exposition en entreprises :
Price Water House Coopers, Denton Wilde Sapte, Business Object, Paris
2001
Carte blanche à Pierre Wat, avec Frédérique Loutz, Maison d’art contemporain Chailloux, Fresnes
2000
Espace Commines, Paris
Artothèques : Nantes, Limousin, La Roche-sur-Yon
FNAC, Paris
FRAC, Auvergne
Ministère des affaires étrangères
Soutenu depuis 2019 par la fondation Alphonse pour l’art contemporain
Banque du Luxembourg
François Pinault
2018
Monographie Français, Anglais
Texte Raphael Rubinstein, Joe Fyfe, Pierre Wat, Eric Suchère
2016
Journal, Galerie Jean Fournier
2015
The Drawer Volume 9- Paris, Texas, Edition The Drawer
2014
Musée des beaux-Arts de Bernay - Et que l’aventure continue
2012
7000- WB édition
Texte Vincent Ejarque
2011
Galerie Jean Fournier – Edition Lienard
Texte Eric Suchère
2010
20 ans de la MACC, édition La MACC
2009
Villa Tamaris centre d’art -Autour de Pierre Buraglio
Galerie Jean Fournier- édition Jean Fournier
Texte Pierre Wat
2003
Centre d’art d’Ivry
Texte Pierre Wat
2002
L’art dans les chapelles, édition art dans les chapelles
Texte Olivier Delavallade
2000
Le Cercle Nautique de Pékin - Edition Fredéric Valabrègue
Texte Etienne Jollet - Frédéric Valabrègue
Le petit Chaillioux- Edition Maison d’art contemporain Chaillioux
Texte Pierre Wat