Au musée Marmottan Monet s’ouvre une exposition exceptionnelle : une soixantaine d’œuvres venues du monde entier et de collections particulières permettent de comprendre Cézanne (1839-1906) à la lumière des maîtres de l’Italie, et la modernité italienne à celle de Cézanne.
Cézanne n’est jamais parti en Italie, et sa connaissance de l’art ancien est essentiellement issue des musées, livres ou encore de gravures. Il est alors parfois plus que difficile de prouver que Cézanne a bien regardé tel tableau. Pourtant, cette exposition proposant un face-à-face d’oeuvres des grands maîtres italiens et de Cézanne ne cesse de convaincre visuellement :
Dhomínikos Theotokópoulos, dit Greco (1541-1614), Portrait de jeune fille.
Huile sur toile, 43 x 36,5 cm. Collection particulière.
Photo service de presse. © Valentina Preziuso
Notamment à travers le « Portrait de jeune fille » par Greco, actuellement dans une collection particulière. On y retrouve La posture, les traits, même la tenue… Des similarité que l’on retrouve facilement devant ces deux chefs-d’œuvre présentés côte à côte.
Paul Cézanne, d’après Greco, La Femme à l’hermine, 1885-1886.
Huile sur toile, 53 x 49 cm. Avec l’aimable autorisation de la Daniel Katz Gallery,
Londres. Photo service de presse. © Daniel Katz Gallery London
C’est donc un parcours en deux temps qui développe une pensée claire et pénétrante : montrer comment Cézanne s’est approprié les compositions, les pratiques coloristes, les procédés expressifs des maîtres anciens. En un mot : Cézanne est le pivot qui unit l’ancien et le moderne, réinvente la tradition pour en faire un ferment de modernité.
On ressort de là ébloui, amoureux de Cézanne, avec l’impression rare d’avoir vu et compris, de l’intérieur, la naissance d’une oeuvre.