Il était une fois…le mouvement BMPT :
Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni…4 noms pour un acronyme : B.M.P.T.
En 1966, Niele Toroni fonde le groupe, un groupe qui se situe à la croisée de l’art conceptuel et du minimalisme avec pour but d’essayer de faire table rase des notions de création et de peinture.
Chacun des quatre peintres pratique un geste répétitif dénué de tout fondement artistique et ne voulant donner à voir que ce qu’il présente.
Daniel Buren raye verticalement ses toiles de façon uniforme et mécanique en laissant voir le même intervalle entre les lignes de manière à susciter une lisibilité parfaite.
Olivier Mosset, quant à lui, répète des cercles noirs identiques d’un diamètre intérieur de 4,5 cm et d’un diamètre extérieur de 7,8 cm sur des toiles blanches.
Michel Parmentier peint de grandes bandes horizontales délimitées au ruban adhésif afin de supprimer tout débordement du pinceau.
Enfin, Niele Toroni utilise l’empreinte de son pinceau n°50 comme unique motif sur une toile cirée à intervalle régulier de 30 cm, intervalle qu’il trace à l’aide d’un stylo plume attaché à un compas.
Le groupe B.M.P.T. refuse de donner une vision ou une interprétation du monde nourrie par les émotions de l’artiste. Ce mouvement représente l’abandon délibéré de la sensibilité mais aussi de la prise de position. En effet, ce groupe reproche à la peinture d’avoir soutenu au cours de son histoire des discours politiques, religieux ou idéalisateurs. Ces 4 artistes nient ainsi l’histoire de la peinture et recherchent la simplicité maximale, le « degré zéro » de la peinture. Pour cela, ils choisissent des supports de grands formats : toile, papier collé, vitre, plastique, bois, miroir. Et toujours un sujet absent rendant la toile muette et absolument neutre.
Quatre noms pour exprimer cette différence dans l’effervescence artistique des années 60. Il y eut 4 principales manifestations successives. Ils exposent en commun au cours de manifestations artistiques importantes intitulées « Manifestation 1 », « Manifestation 2 », « Manifestation 3 » et « Manifestation 4 ». Dans Manifestation 3, organisée en juin 1967 au musée des Arts décoratifs à Paris, le public invité était installé face à quatre toiles réalisées chacune par l'un des membres du groupe, toutes de facture impersonnelle. Après 45 minutes d'impatience, les spectateurs recevaient un tract précisant qu'il ne s'agissait que de regarder les peintures.
Au bout de neuf mois d’existence et cinq actions communes, le groupe se dissout. Chaque artiste poursuit aujourd’hui individuellement sa pratique artistique avec un langage pictural toujours identifiable comme Niele Toroni qui revendique toujours ce « degrés zéro » de la peinture et peint toujours sur les mêmes motifs ou Daniel Buren qui poursuit "ses lignes".
Retrouvez une vidéo de l'INA sur le mouvement B.M.P.T ici :