Ça y est, l’été est définitivement installé. Chacun prend sa route, file vers le sud, le soleil, la mer. Sur le chemin pour atteindre la côte, on déambule entre les douces collines de l'arrière-pays niçois, apercevant aux détours d’un virage serré petits villages perchés, cyprès et lauriers. L’appel de la mer est fort, mais il attendra. Pour l’instant nous posons nos valises à Saint-Paul de Vence, village hors du temps fait de pierres sèches, d’art et de glycines.
Musée à ciel ouvert inauguré en 1964, la fondation des marchands Aimé et Marguerite Maeght sert de refuge à l’une des plus grandes collections européennes d’art du XXe siècle. Entre les pins parasols et les cigales de l’idyllique jardin se découvrent des vitraux signés Georges Braque, un monumental stabile d’Alexander Calder, une éolienne de Takis, ainsi qu’un mur de mosaïques réalisé par Pierre Tal-Coat. Cet été, on déambule entre les sculptures d’Alberto Giacometti, mais aussi de son père Giovanni, de son cousin Augusto, et de ses deux frères Bruno et Diego. Toute cette famille de créateurs est mise à l’honneur cette année. On découvre plus de 300 œuvres dont certaines issues de collections privées jamais exposées auparavant. Leurs similitudes, leurs différences et leurs liens étroits apparaissent au grand jour. Peter Knapp, commissaire d'exposition à l'initiative du projet, souhaite “redonner à chacun d'eux une place dans le contexte artistique et historique qui fut le leur au XXe siècle”. La balade continue avec une mosaïque de Marc Chagall intitulée Les Amoureux et dédiée aux fondateurs des lieux. Clou de la visite le si célèbre labyrinthe de Miró, parcours in situ imaginé par l’artiste catalan et les frères céramistes Josep Llorens Artigas et Joan Gardy Artigas, ce chemin alambiqué fait de sculptures en marbre, bronze ou céramique allie nature et architecture dans la plus douce des poésies.
Alberto & Diego Giacometti
Il ne faut pas quitter Saint-Paul de Vence sans passer par la Colombe d’Or, hôtel mythique qui abrita les déjeuners de Picasso, les étés de Jacques Prévert et les amours d’Yves Montand. On s’y offre un déjeuner typiquement provençal ou un bain de soleil aux côtés d’un mobile de Calder.
Il est temps de vous laisser, car il faut reprendre la route.