C’est à presque cent ans que s'est éteinte le week-end dernier la peintre et poétesse Etel Adnan. Née d’un père syrien et d’une mère grecque, l’artiste est née au Liban, a habité Beyrouth, mais aussi à Paris, Los Angeles ou dans le fin fond de la Bretagne du Nord. Figure incontournable de la scène artistique libanaise, son pays natal, Etel Adnan est également célébrée et reconnue sur le plan international, comme monument de l’art, de l’écriture et de la gravure.
Il en aura fallu du temps au monde de l’art pour reconnaître le talent inouï de cette artiste solaire et polyvalente mais depuis une dizaine d’années les expositions personnelles et les rétrospectives s’enchaînent. Les toiles de l’artiste voyagent du Guggenheim de New York au Mudam de Luxembourg, en passant par le Centre Paul-Klee de Berne ou la Fondation Luma d’Arles. La semaine dernière, c’est le Centre Pompidou de Metz qui a inauguré “Écrire, c'est dessiner”, une exposition subliminale qui explore la fascination d’Etel Adnan pour les écritures et les signes.
Les œuvres d'Adnan sont si actuelles. Elles qui étaient jugées “trop décoratives et pas assez conceptuelles” par les avant-gardes des années 1970, parlent aux courants présents. Dans les musées, les institutions, les foires ou les grandes galeries d’art, les murs se parent de peinture figurative, de toiles de Claire Tabouret, Marlene Dumas ou Etel Adnan. Ces femmes considérées comme mineures, qui peignaient visages ou paysages dans la plus grande des poésies, ces artistes oubliées par les hommes du marché, sont enfin mises à l’honneur.
Grâce à cette tardive mais nécessaire reconnaissance il nous restera pour l’éternité les lumineuses toiles d’Etel Adnan et la douceur de ses mots.
“Love doesn’t die when we die. Itis our resurrection”
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Etel Adnan - 1925-2021
Crédits photographies :
© anaisbarelli