Hier, j'ai pu me promener seule au milieu du plus bel étang du monde : celui de Monet (1840 - 1926) au Musée de l'Orangerie...
Il a construit son parc de Giverny, où il est resté plus de 40 ans, avec autant d'attention qu'un maître japonais. Son jardin "est une oeuvre lente, poursuivie avec amour" dit-il. Il y fait venir des espèces végétales rares du monde entier (ce qui inquiète ses voisins paraît-il) et peut rester des heures à le contempler.
Ses Nymphéas il ne les a pas plantés pour les peindre - comme c'est le cas des Peupliers pas très loin de Giverny, qu'il a dû acheter pour achever ses tableaux. "J'ai mis du temps à comprendre les Nymphéas...je les cultivais sans songer à les peindre" et un jour les couleurs étaient telles qu'il n'y a même pas réfléchi.
C'était un peintre acharné. Il pouvait rester des jours à peindre sans se lever. Ses yeux à moitié brulé par le soleil et les doigts engourdis par les pinceaux..."tant les paysages étaient formidables" ; il ne voulait pas rater un seul éclat de ces lumières. Manet disait d'ailleurs en riant "Dites donc à Monet d'en laisse pour les autres".
Si cette série de Nymphéas est un chef d'oeuvres de l'impressionniste, on peut dire que Monet est en chemin vers l'abstraction. La peinture est mystérieuse, sans bord et sans forme, parfois floue, presque lyrique et surtout pleine d'émotion. On a du mal à croire que l'artiste était atteint de cataracte et que sa vision des couleurs était très altérée.
Pendant 10 ans, de 1916 à 1926 il s'est appliqué à peindre ces 12 panneaux magiques pour l'Etat français qui a aménagé spécialement le Musée de l'Orangerie pour les installer.
Vraiment une promenade dont on ne se lasse pas. Je vous conseille d'y aller à l'ouverture pour vous y retrouver seul(e)...
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