César, l'art et la matière

Cette rétrospective, 20 ans après sa mort, nous permet de mieux connaître le marseillais César Baldaccini, dit César (1921-1998). On associe évidemment son nom au trophée du cinéma français, créé en 1975 par Georges Cravenne.

César est le bienvenu à Beaubourg où il occupe à lui tout seul tout un plateau du dernier étage avec Paris à ses pieds ! On redécouvre ainsi d'un seul regard circulaire 50 ans de création.

Le parcours est numéroté et nous fait traverser avec douceur ce demi-siècle de création : César réalise tout d'abord des fers soudés ; on a un petit faible pour cette autruche Fanny Fanny (1990) en bronze soudé. On aborde ensuite ses fameuses compressions (assemblage de cartons, cagettes, tôles, objets, voitures — écrasés à l'aide d'une presse hydraulique et réduits à de simples formes). Dauphine (1970) nous fait sourire, "sûre qu'elle va moins bien roulée !". Les Empreintes humaines, dont l'emblématique "Pouce" (1965) sont des agrandissements du moulage de son propre pouce ou d'un sein (1967) d'une danseuse du Crazy horse en résine ou en bronze. Les Expansions, en mousse de polyuréthane, sont l'occasion pour César de faire de véritables happenings dans le monde entier ; avec humour les Expansions s'échappent d'objets du quotidien, comme une bouilloire (1967). Les Enveloppages sont des objets chinés ou trouvés (téléphone, machine à écrire, etc) enveloppés dans une feuille de Plexiglas — qui les rend éternels. César, avec une très grande liberté, n'est guidé que par la seul logique du matériau.

J'espère que Zeuxis est parvenu à vous tenter ! C'est une exposition ludique qui plaira aux enfants, aux jeunes et aux moins jeunes. Elle donne envie de compresser la Mercedes de son grand père ou la Van-Van de son papa. Bref, elle dynamise et fait sourire… Et voir Paris de « là-haut », c'est un immense bonheur ! Paula y retourne la semaine prochaine pour son ami André Derain, qu’on se le dise… Petit rappel : c'est le dernier week-end avant Noël pour « faire le mur avec Zeuxis » !