Si nous sommes capables de dire si nous trouvons belle une oeuvre, savons-nous seulement pourquoi ? Pourquoi sommes-nous sensibles à l'art jusqu'à être parfois subjugués par la beauté d'une oeuvre ?
Ou en d'autres termes : qu’est-ce que le « beau » ?
Source intarissable de questionnements, de Platon jusqu’à - de manière plus extravagante - Yasmina Reza (lire notre article) en passant par Diderot, le « beau » est désormais étudié au peigne fin par le très érudit neurobiologiste Jean-Pierre Changeux.
Amoureux d’art et de science, l’auteur du livre « La Beauté dans le cerveau », propose de reconsidérer la question d’un point de vue scientifique autant sous l’angle de la perception que de celui de la création.
D’une manière plus générale, l’auteur s’intéresse également aux relations entre art et science, dont le clivage est récent, puisque les grands peintres de la Renaissance et de l’âge classique « étaient souvent d’éminent mathématiciens et nombre d’entre eux s’intéressaient comme Léonard aux phénomènes naturels (…) ».
L’esthétique serait même l’activité primaire de l’homme, puisqu’elle « semble avoir précédé l’émergence de la connaissance rationnelle » et est apparue comme le premier langage du monde à travers les peintures préhistoriques des grottes de Chauvet. L’auteur insiste, il s’agit toujours de notre premier moyen de communication : « Le nouveau né de quelques heures reconnaît la voix de sa mère et devient sensible aux traits de son visage » !
Le beau est-il intelligible, émotionnel ? Au cours de son ouvrage, Jean-Pierre Changeux nous offre les clés de lecture nécessaires afin de comprendre ce phénomène si fascinant, avant de conclure qu'il semble bien résulter, à l’image de nos deux hémisphères, de l’union de la raison et de l’émotion ! Selon l'auteur, "on peut désormais imaginer une neuroscience de l’art"...
Un ouvrage que Zeuxis recommande vivement à tous les amoureux d'art et de science !