Merci au Elle Décoration pour son invitation : un petit déjeuner très privé avec Kupka au Grand Palais, on n'a pas hésité.
François Kupka est un peintre tchèque, né en 1871 et mort en 1957, arrivé à Paris dans les années 1900 après les Beaux de Vienne. S'il est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'abstraction, l'exposition retrace bien toute l'évolution de son travail.
Organisée de façon chronologique, on parcourt sa vie de salle en salle. On y retrouve :
- un fort héritage du symbolisme viennois,
- un intérêt marqué pour l'illustration,
- une curiosité scientifique et
- une fascination pour le monde cosmique.
Au départ, la figure est centrale dans son travail. On démarre l'exposition en tombant nez à nez avec lui - un autoportrait (il était bel homme). On le découvre rapidement dessinateur avec un grand nombre d'oeuvres sur papier à la craie, au fusain ou au crayon, réalisés notamment pour la presse. On reconnaît bien les influences de la peinture viennoise dans les portraits de gigolettes appliquées à se mettre du rouge à lèvre.
Très vite, on sent ses élans abstraits et son refus de la figuration semble assez brutal. La période appelée "l'esthétisme des plans" affirme son virage : les plans colorés distillent l'image et la composition de l'oeuvre. Son grand nu sera sa dernière oeuvre figurative.
Passionné de sciences et très cultivé, il est fasciné par le disque de Newton qui va le plonger définitivement dans l'abstraction : le mouvement, le dynamisme, les ondes d'énergie, la notion d'espace-temps, l'infiniment grand et l'infiniment petit.
On découvre alors la plus grande salle de l'exposition qui réunit de très belles toiles autour du point, de la ligne et de l'arabesque, socles du travail de l'artiste pendant quelques années.
Proche de Delaunay, on retrouve d'ailleurs une certaine familiarité dans certaines oeuvres ou thématiques, notamment la série Cathédrale influencée par l'étude du vitrail chère à Robert.
L'exposition se termine à la fin des années vingt avec sa période "machiniste" qui met en parallèle les inventions du peintre et celles de l'ingénieur. Les peintures sont donc inspirées par la machine et la géométrie devient un nouvel élément de sa peinture (il semble qu'il ait lui même douté de cette série...)
On achève notre promenade par une très belle photo de l'artiste dans son atelier assis devant 3 toiles qui semblent être une bonne synthèse de sa vie : la première (la plus proche de lui) est abstraite, celle au centre est figurative (et représente son épouse) et la dernière est une toile de "transition" entre les deux périodes.
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
Du 21 Mars au 30 Juillet 2018
Lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 20h.
Mercredi de 10h à 22h.
Fermeture hebdomadaire le mardi