Collection Rockefeller : « La vente du siècle »

Cette semaine, se tenait à New York au sein de la prestigieuse maison de vente Christies la vente aux enchères de la collection Rockefeller.

Comment ne pas passer à côté de l’évènement ! Six mois après le Salvator Mundi de Léonard de Vinci adjugée à 430 millions de dollars, Christie’s continue de nous surprendre. Les trois tableaux vedettes de cette vente sont sans aucun doute « Les Nymphéas en fleur » de Claude Monet, « L’odalisque couchée aux magnolias » d’Henri Matisse et « La fillette à la corbeille fleurie » de Pablo Picasso.  Au total la vente aura totalisé 828 millions de dollars en trois jours seulement.

Nymphéas en fleur-Claude Monet (1840-1926)

Nymphéas en fleur, Claude Monet (1840-1926)

Prix d’adjudication : $ 84,885,500

© Christies

L’Odalisque couchée aux magnolias- Henri Matisse (1869-1954)

L’Odalisque couchée aux magnolias, Henri Matisse (1869-1954)

Prix d’adjudication : $ 80,850,000

© Christies

Mais plutôt que de s’attacher aux résultats d’adjudications surmédiatisés, attachons-nous à l’histoire ayant traversé l’un des 3 tableaux : Celui de la « Fillette à la corbeille fleurie ». Peint en 1905, ce tableau fait partie de la fin de la Période bleue de Pablo Picasso et annonce le début de la période rose. Depuis son acquisition en 1968 auprès de l’écrivaine et collectionneuse Gertrude Stein, cette œuvre n’est jamais sortie de la collection Rockefeller.

 

Pendant la période bleue, Picasso peint en tons tristes des personnages en marge de la société : Mendiants, aveugles, pauvres et malades hantent ces tableaux. Celui-là, moins triste que d’autres annonce alors la période rose. Il représente le portrait d’une jeune fille anonyme. Cette jeune fille au regard intriguant donne à l’œuvre un aspect à la fois énigmatique et sensuel. Malgré son splendide bouquet rouge dans ses mains, son regard énigmatique nous interroge jusqu’à nous inquiéter.

Adjugée à 115 millions de dollars, l’œuvre ne fait désormais plus partie de la célèbre collection Rockefeller et se déplacera dans un autre salon.

Cette fois-ci pas sûr que la jeune fille restera cinquante ans au sein de la même collection. Ce qui est cependant certain, c’est que le montant de la transaction sera reversé à des organisations à but non lucratif. Un clin d’œil à Pablo qui comme beaucoup d’artistes, était sensible aux causes sociales de son époque.