Le Bateau Lavoir se situe au coeur de Montmartre.
À la fin du XIXème, Paris attire les artistes de toute l'Europe et le Bateau-Lavoir en est leur résidence avec une vingtaine d'ateliers. Il est depuis 1892, le refuge des plus grands artistes, défini par certain comme le berceau de l'art moderne. Son surnom est ironique : il vient de la forme allongée du bâtiment, de l'enchevêtrement de poutres en bois et de son unique point d'eau ( pratique pour nettoyer les pinceaux...! ).
Il a été le carrefour des plus grands talents de l'époque qui y vivent ou viennent y travailler.
On la surnomma même « La villa Médicis de la peinture moderne ».
S'y côtoient des poètes et écrivains comme Apollinaire ou Cocteau et des peintres comme Modigliani, Derain, Matisse, Juan Gris, Braque, Picasso ( qui y peint le premier tableau cubiste : les Demoiselles d'Avignon ) ou encore van Dongen. Ce dernier y resta une année en 1905 et sa peinture en fut chamboulée : c'est la naissance du fauvisme.
Le musée Montmartre rend hommage au peintre néerlandais ( 1877 - 1968 ) et au virage décisif que connaît sa peinture à cette époque.
Kees van Dongen arrive au Bateau-Lavoir encouragé par Picasso qui l'invite à prendre le relai de Paco Durio ( céramiste ) dans son atelier.
Rapidement, emporté dans ce bouillonnement créatif parisien, il s'affranchit de toute contrainte et affirme son identité artistique : il sera fauve.
Il commence à habiller les visages de couleurs très vives, à utiliser des contrastes stridents. Mondain et amoureux des femmes, il les pare de yeux charbonneux, de lèvres maquillées et d'accessoires typiques des années folles ( chapeaux, boas, etc. ) : on est au cabaret !
On retrouve dans cette retrospective des oeuvres majeures réalisées à l'époque par van Dongen comme Les Lutteuses de Tabarin, un groupe de 10 femmes nues, "en réaction" aux Demoiselles d'Avignon de Picasso, avec lequel il se dispute.
Le Bateau Lavoir a été détruit en 1970 par un incendie puis reconstruit une dizaine d'années après. Il continue d'accueillir une vingtaine d'artistes aujourd'hui qui ont la chance d'y avoir leur atelier.
A tous les parisiens du mois d'août, foncez !