Chagall à Caumont

Pas très loin du Cours-Mirabeau, l'Hôtel de Caumont, en contre bas de la jolie fontaine "des Quatre-Dauphins", reçoit Marc Chagall comme invité d'honneur


Marc Chagall (1887-1985) est né en Russie. Il suit l’école des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg et devient français en 1937. Avec Picasso, Chagall est un des artistes installés en France les plus célèbres ! Son œuvre (surréaliste et néo-primitiviste) s'inspire de la tradition juive et du folklore russe et élabore sa propre symbolique autour de sa vie intime. "La bible" de Marc Chagall est multiculturelle, s'inspirant aussi bien de la tradition orthodoxe que de l'art grec, à la frontière entre juifs et chrétiens de Palestine. 

Peintre, graveur, sculpteur, poète... Marc Chagall a toujours célébré la couleur et voilà que cette exposition le présente comme un peintre du noir et blanc. 
En effet, les premières salles ne présentent que "du noir et blanc" à travers ses dessins, ses gravures, eaux fortes, lavis, gouache, et encre de Chine mais aussi céramiques et sculptures.

On ressent en parcourant les salles l'atmosphère de son atelier ; il y travaille simultanément toutes les disciplines et on suit son cheminement intellectuel : à partir du noir il repense la couleur et son trait prend de l'ampleur.

"Couleurs et tâches, Ombre, lumière, Mon tableau là-bas, Je veux m'en couvrir le cœur."


Cette exploration du noir et blanc le porte à se concentrer sur les jeux de contraste et de lumière et l'incite à réfléchir sur la construction des volumes. On retrouve souvent les mêmes figures : amoureux enlacés, animaux (bouc, chèvres, ânes, oiseaux...). Gaston Bachelard dira de lui : "Tout ce qu'il médite, il le dessine, il le grave, il l'inscrit dans la matière, il le rend éclatant de couleur et de vérité."
C'est une surprise de découvrir dans la dernière salle de l'exposition une apothéose de couleurs avec entre autres "Le Village fantastique", toile de 1971, qui est un embrasement de roses...
    

Chagall, grand coloriste, peintre rêveur, poète déconnecté de la réalité, investit la tradition et poursuit toute sa vie sa propre méditation sur l'harmonie entre l'homme et l'univers.

"J'ai choisi la peinture, elle m'était aussi nécessaire que la nourriture. Elle me paraissait comme une fenêtre à travers laquelle je m'envolerais vers un autre monde". 


Amélie vous attend dans son propre monde, celui qu'elle ré-enchante pour notre plus grand plaisir ; à nous de le découvrir rue Clauzel.

 

Découvrez l'exposition ici.