Joana Vasconcelos est née à Paris en 1971. Elle vit et travaille à Lisbonne. Dans son œuvre, elle utilise le savoir-faire des artisans portugais pour l'enrichir de dentelles, broderies, ou céramiques. Les thèmes qu'elle aborde, souvent avec humour et une certaine extravagance, sont liés à la femme, à sa place dans le monde et à sa relation à l'homme.
Elle n'hésite pas à des prises de position féministe.
C'est en 2005, lorsqu'elle participe à la biennale de Venise, qu'elle est remarquée. Elle y présente "La Mariée", un lustre de six mètres de haut entièrement composé de tampons hygiéniques. En 2012, elle est la première femme et la plus jeune artiste contemporaine à exposer au château de Versailles :" Marilyn" qui représente une immense paire d'escarpins rutilants...en s'en approchant on remarque qu'ils sont constitués de casseroles et de couvercles ; tantôt femme au foyer, tantôt femme guerrière à l'image de ses Valkyries.
Ici, avec Branco Luz (Blanc lumière ), elle succède à Ai Weiwei (2016), Chiharu Shiota (2017), Leandro Erlich (2018) ...
Les "cartes blanches" du Bon marché sont des expositions toujours spectaculaires ! Le lieu, avec sa coupole et son volume s'y prête. Joana Vasconcelos présente justement à cette occasion une " Valkyrie". Dans la mythologie nordique les Valkyries sont des déesses guerrières qui survolent le champ de bataille à la recherche des âmes les plus valeureuses...
On appréciera le clin d'œil en cette période de soldes, le bon marché comme champ de bataille!).
Au-dessus de nos têtes, encadrée par les escaliers roulants, la Valkyrie occupe le Dôme! elle se compose de deux espèces de créatures monumentales et aériennes, aux formes organiques , toutes vêtues de blanc. Elle investit l'espace de son énorme volume et diffuse une lumière douce et protectrice ; c'est la volonté de l'artiste qui l'a tissée et assemblée à la main dans son atelier. La texture se veut douce et sensuelle. Un film nous raconte la fabrication de ces Valkyries et nous montre les coulisses de l'installation, le tout expliqué par l'artiste.
On peut y déceler une pensée, voir un hommage pour Aristide Boucicaut, fondateur du Bon Marché, qui imagine en janvier 1873 un Mois du blanc.
Pour prolonger cette balade promenons jusqu'à la Maison d'Amelie, rue Clauzel. C'est une maison d'art qui présente des œuvres choisies dans un cadre habité ; je suis toujours étonnée de découvrir sur les murs du salon à la chambre, le nouvel accrochage. La mini-art room, juste à côté, nous ouvre ses portes plus simplement avec des petits formats et des objets d'art.