Fernand Khnopff : le magicien belge

Je connaissais juste son nom mais impossible de mettre une image sur son travail. Après avoir vu cette exposition, j’en ai honte : l’artiste est fabuleux ! Je pense tout de suite à du Klimt en plus mystérieux. Il a d’ailleurs manifestement beaucoup influencé le peintre viennois. 


Ce maître du symbolisme a une peinture fascinante, presque magique, envoûtante, on veut s’en rapprocher, on scrute la texture et les couleurs de ces portraits et paysages qui donnent l’impression d’être entrain de disparaître. Je vous laisse jeter un oeil au Masque au rideau noir (1892) pour comprendre…

On a envie de percer le secret des scènes représentées : mais que pense sa soeur Marguerite en 1887 dans cette position étonnante ? Et que regarde t’elle ? Et où se trouve t-elle ? Mais comment fonctionne l’ouverture derrière elle ? 


L’exposition eu Petit Palais rassemble plus de 150 oeuvres de cet artiste aux multiples facettes, peintures, dessins, gravures et même photographies rehaussées au pastel.

L’artiste a grandi dans la haute bourgeoisie belge à Burges avant de s’installer à Bruxelles dans une immenses maisons à l’image de son oeuvre. Envahie d’objets de curiosités et de culte, elle ressemblait plus à un palais mystique : des masques, du mobilier extravagant, des voiles, un autel dédié au dieu grec du sommeil, etc. 


Témoin d’un monde en plein changement bouleversé par la révolution industrielle, le dandy était convaincu d’une seule constance : tout bouge et ça lui faisait peur. On raconte que dans l’obligation de retourner à Bruges, il traversa la ville avec des lunettes noires pour ne pas voir l’effet du temps !

On comprend donc son univers vaporeux, son souhait de fixer des réalités comme temporaires : les visages sont flous et glacés, les paysages en transparence, silencieux et étranges et les silhouettes évanescentes et hésitantes.  

Son travail nous renvoie à la solitude, une certaines mélancolie, un mystère, un trouble. 

L’artiste était très connu de son vivant, il était notamment le portraitiste de la noblesse belge. Puis il est tombé dans l’oublié tout au long du XXème siècle avant d’être remis à l’honneur par les musées nationaux belges à la fin des années 90.