Chaque fois que je la vois je la trouve belle cette fondation. Entre le jardin d'acclimatation et le bois elle s'ouvre tel un écrin de lumière sous le ciel de Paris. Jusqu'à la fin du mois d'août on peut y découvrir une collection hors norme : la collection Courtauld ce joyau caché, le mieux gardé de Londres qui mérite son histoire et qui se livre à nous !
Samuel Courtauld, cet homme riche et discret, ne va vraiment s'intéresser à l'art qu'après son mariage en 1901 avec Elisabeth Kelsey, "Lil".
Les "Courtauld" sont éblouis par l'impressionnisme et le postimpressionnisme et prennent conscience du rôle majeur des collectionneurs privés dans la formation du goût du public. Samuel créera d'ailleurs à cet effet l'institut Courtauld en 1932.
C'est Lil qui le pousse à acquérir ses deux premières toiles en 1922 : "Femme laçant sa chaussure" de Pierre Auguste Renoir et une toile de Jean Marchand. L'essentiel de la collection est constitué très rapidement, en moins de 10 ans, (jusqu'à la mort d'Elisabeth en 1931).
Chaque oeuvre est choisie pour en jouir au quotidien et vivre avec sans s'en lasser. Samuel et Elisabeth Courtauld choisissent ensemble et achètent ce qu'ils aiment. On a une sacré chance qu'ils aient eu si bon goût ! L'importance de la collection tient plus à la qualité du choix qu'aux nombres de ses oeuvres : une soixantaine de peintures, une trentaines de dessins impressionnistes et postimpressionnistes tous admirables, sans compter quelques sculptures.
On découvre ainsi de salle en salle des chefs d'œuvre tels que : La loge de Renoir, Un bar au folies - bergère de Manet, Te Rerioa de Gauguin, Les joueurs de cartes de Cézanne, l'émouvant "Autoportrait à l'oreille bandé" de Van Gogh.
Une salle entière est consacrée à une collection d'aquarelles magnifiques de Turner. Renoir, Degas, Monet, Sisley, Pissarro, Seurat, Toulouse-Lautrec, Modigliani. Ils sont tous là. On les reconnaît tous plus ou moins avec toujours le sentiment de les avoir déjà croisé.
Par ailleurs, à cette collection Courtauld : "le parti de l'impressionnisme", la fondation nous confronte à une nouvelle sélection d'œuvre de sa collection : le parti de la peinture... galerie 4 : Joan Mitchell avec Carl Andre, galerie 5 : peindre autrement avec Soulages, Soto, Buren, Hains et jusqu'au niveau 2, où l'on retrouve entre autres Gerhard Richter... Une façon de se reposer l'œil ! Et surtout d'échapper à la foule du rez de bassin.
Pour une échappée belle plus calme, on peut aller se balader dans le 9e chez Amelie, maison d'art rue Clauzel... Et peut-être devenir collectionneur, bien conseillé il est facile d'y trouver son bonheur.