On connaît et reconnaît les toiles de Lee Ufan. Souvent un seul grand coup de pinceau simple, ordonné et coloré sur un fond blanc. Parfois une pluie de coups de pinceaux qui se transforment le long de la toile dans un dégradé de couleurs. Le bleu semble être sa couleur de prédilection.
On connaissait moins ses sculptures et installations même si je les avais découvertes personnellement lors de ma visite sur l’ile japonaise de Naoshima (où il a un musée éponyme somptueux).
Le Centre Pompidou de Metz met à l’honneur ce grand artiste coréen dans une retrospective complète jusqu’à fin septembre. C’est l’artiste lui-même qui s’est chargé de la scénographie et de l’organisation de l’espace en 15 salles.
Né en 1936, le point commun de ses oeuvres sont une économie de moyen (pierre, sable, acier, papier) et une gestuelle méditative simple. Les blocs de pierres sont par exemple justes posés sur des plaques de métal en acier faisant face à un miroir. Son objectif : inviter à regarder autrement ce que l’on voit tous les jours.
Le coup de pinceau est pur, on l’imagine tracer doucement dans un grand silence.
Ne pas avoir peur du rien ni du silence.
L’exposition rassemble une quarantaine d’oeuvres qui datent de 1968 à aujourd’hui et se vit comme un parcours initiatique. Notre pas ralenti sans le vouloir, par mimétisme dans cette ambiance zen. Elle nous pousse à prendre notre temps.
J’aime cette peinture in situ, à même le mur, dans cette salle blanche et vide.
J’aime les chambres de méditation que l’artiste a mis en place avec des cloisons en papier de riz japonais et une pierre brute en son centre. J’ose à peine y respirer, tant j’ai l’impression de déranger.
J’aime la surprise des Landscapes, ensemble de peintures rouges-roses très vifs qui datent de 1968, très inattendu dans ce parcours très calme. On est réveillé et on part déjeuner !