Peu sont ceux qui connaissent son nom, mais nous avons tous déjà vu son travail au détour d'un couloir dans un musée du monde entier : ses fameuses empreintes de pinceaux.
Cet artiste de Suisse (italien) est né en 1937 et vit actuellement à Paris. Niele Toroni est un artiste fondateur du mouvement BMPT aux côtés de Daniel Buren, Olivier Mosset et Michel Parmentier, en 1967, il expose pour la première fois ses « Empreintes de pinceaux n°50 répétées à intervalles réguliers (30 cm) ». Ce geste radical, simple, très minimal, répétitif, signifie à lui seul la peinture, l'acte de peindre et donc l'art. Il est transposé sur de multiples supports, papier journal, toile, châssis vide, à même le mur, etc. comme on peut le voir dans cette salle de la Fondation Lambert.
Ce Groupe dont Toroni fait partie est constitué à Paris en 1966, alliant un extrême minimalisme à une provocation néo-dada. Il se dissout un an plus tard, avec la démission de Parmentier. Il avait pour but d’évoquer la peinture comme un acte répétitif, elle n’est qu’ "une trace... vide de message, d’images, vide de cette communication qui rend complices habituellement artistes et amateurs" (Parmentier). Le BMPT laisse la peinture être elle-même sans intervention de la subjectivité de son auteur, les membres entendent rompre avec le milieu artistique aussi bien qu’avec l’histoire de la peinture telle qu’elle est communément admise.
« Depuis 1966, je me sers de pinceaux plats, larges de 50 mm (N° 50), que j’applique sur une surface donnée à intervalles réguliers de 30 cm. La forme plus ou moins carrée obtenue est donnée par la partie poilue du pinceau imprégnée de couleur, qui, appliquée sur une surface, y laisse son empreinte. Les poils n’étant pas rigides (heureusement), chaque empreinte est unique, différente de la voisine. Elle ne préexiste pas comme une forme idéale à reproduire. Empreintes de pinceau N°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm est le titre de tous mes travaux de toutes mes pièces »- Niele Toroni