Bacon est né à Dublin dans une famille anglaise. En conflit avec son père, il quitte le foyer à 16 ans, passe quelques mois à Londres et découvre Berlin; mais c’est à Paris que le choc artistique aura lieu! En 1927, la galerie Paul Rosenberg expose des œuvres de Picasso . « Pourquoi n’essaierai-Je pas moi- même ?. » se dit-il!
Et Bacon se met à dessiner ; il découvre Le massacre des innocents de Nicolas Poussin « le meilleur cri en peinture » selon lui; un cri qui résonnera dans toute son œuvre.
Il revient à Londres en 1929, il est décorateur d’intérieur; c’est à cette époque qu’il fera ses premières peintures à l’huile; il patauge pendant quinze ans, une quinzaine de tableaux échapperont à sa fureur destructrice dont Crucifixion de 1933 qui sera acquise par un collectionneur; sur cette toile apparaissent déjà toutes les contradictions de son travail, toute cette violence sauvage et primitive qu’il a puisé dans la culture classique dont il s’inspire de Eschyle et Shakespeare à Rembrandt et Velazquez.
C’est après la guerre, en 1949 qu’il sera véritablement reconnu: trois de ses toiles sont vendues lors d’une exposition collective à la Hanover Gallery.
De 1944 à 1954, sa peinture dévoile la quête de l’artiste; il travaille de façon irrationnelle, en laissant une large part au hasard; il fait confiance à la peinture qui saura « faire naître » les formes les plus inattendues, suggérant malgré lui une humanité torturée et angoissante.
Il se décrira lui même comme « un médium du hasard et de l’accident ». En 1961, Bacon s’installe dans un atelier situé au-dessus d’un garage à South Kensington ; il l’occupera jusqu’à la fin de sa vie! C’est un espace exigu et confiné, encombré d’une multitudes d’objets hétéroclites, immense foutoir déterminant dans le processus créatif de l’artiste. Il ne travaille pas d’après le modèle vivant, il préfère les images, les photographies et son art se confronte à l’interaction entre images et réalités.
Sa consécration est définitive à sa première rétrospective à la Tate Gallery, exposition qui l’emmènera en Allemagne, en Italie, en Suisse , au Pays-Bas. En France, c’est en 1971 qu'une première rétrospective le célèbre. « Si les français aiment mon travail alors je sentirai que j’ai réussi »...pour lui c’est une véritable victoire qu'il célèbre au Train Bleu. Mais autour de lui la mort rôde...il apprend le suicide de son compagnon Georges Dyer.
« ..La puanteur du sang me sourit à belles dents ...le temps ne guérit pas »
Comme Picasso, une grand influence pour lui, Bacon entreprend alors de peindre une « autobiographie »
« Le corps est enfermé dans une cage parfois, en lui même toujours, prisonnier de sa propre chair. »
En 1988, c’est le premier artiste occidental vivant à être exposé à la New Tretiakov Gallery à Moscou.
Le 28 avril 1992 , Francis Bacon meurt d’une crise cardiaque à Madrid.
En 1970 Bacon avoue à quel point la littérature a inspiré ses tableaux; c’était un lecteur avide qui lisait tout ce qui lui tombait sous la main ; son rapport au texte est de l’ordre de la fulgurante: une image lui vient.
Plus de Vingt ans après, le Centre Pompidou consacre à nouveau ce peintre exceptionnel dans une exposition : Bacon en toutes lettres.