Mondrian, invité de Monet au Musée Marmottan

Cette exposition est surprenante car elle aborde Mondrian de façon inédite ; elle nous présente près de soixante dix peintures et dessins, tous figuratifs. Ils  proviennent de la collection du mécène et collectionneur Salomon Slijper qui apporte au peintre le soutien financier dont il a bien besoin à l'époque ! Il lui achètera au total près de cent quatre-vingt peintures entre 1891 et 1920. Salomon lui indique clairement sa préférence pour les sujets figuratifs. (On ne trouvera d'ailleurs dans sa collection que de très rares exemples de l'œuvre abstraite de Mondrian...celle que l'on connaît tous.)


> Le premier tableau représente un lièvre mort (1891) pendu à une patte... Mondrian à dix neuf ans lorsqu'il l'exécute ; on est surpris par son talent indéniable de  dessinateur ; les  tableaux suivants nous le  confirment. Le parcours est chronologique et nous démontre comment Mondrian passe du figuratif à l'abstraction en multipliant les lignes verticales et horizontales jusqu'à faire disparaître le motif. Mais  Il continuera parallèlement à peindre des moulins, un des thèmes iconiques de son oeuvres. Sa série d'autoportraits nous révèle bien sa recherche : il passe de la figuration au cubisme, et à l'abstraction. Ce n'est qu'en 1919 qu'il réalisera les toiles géométriques qui le font rentrer dans la postérité, d'une abstraction pure ; celles que l'on connaît. Slijper, déconcerté comme beaucoup d'autres ne lui en achètera que deux !

> Mondrian s'inspire de l'art de son temps, il utilise des couleurs pures pour mieux rendre la beauté du monde ; il se concentre sur un sujet pour le simplifier au maximum et pour le faire rayonner et vibrer. C'est une quête quasi religieuse de "l'essence de toutes choses" : (Moulin dans la clarté du soleil (1908) : là on en prend pleins les yeux).

> On s'étonne en parcourant les salles de découvrir une série de chefs d'œuvre méconnus comme Dévotion ou Moulin à vent le soir. On nous apprend que beaucoup de ces toiles n'ont jamais voyagé et que très  fragiles elles ne pourront plus voyager ! On les découvre pour la première fois avec émotion ; pas un instant on ne peut deviner qu'il sagit du même peintre : Piet Mondrian. "Équilibre"(1919) dans la dernière salle nous rassure ! C'est bien "de lui" dont il s'agit. Les lignes noires, les plans de couleurs primaires ou de non-couleurs (blanc et noir) , lignes verticales et horizontales, angles droits, l'ensemble planifié et stable....


> Courez admirer les oeuvres multiples et variées de cette exposition qui vous livre un Mondrian figuratif et méconnu... Si vous acceptez de ne pas voir du Mondrian !