Hang Yong Ping, figure de l’art avant-gardiste, symbole du dadaïsme zen et fondateur de Xiamen Dada, nous a quitté le 19 octobre dernier. Hommage et retour sur sa carrière.
L’artiste est né le 18 février 1954 à Xiamen, au sud de la Chine près de Taïwan. Diplômé des Beaux-arts de Zhejiang, il part s’installer en France en 1989 où il restera toute sa vie.
Durant ses études l’artiste va étudier différents courants artistiques qui vont impacter son travail. Ainsi en 1986, fortement influencé par le dadaïsme et le surréalisme, il fonde le groupe Xiamen Dada, un collectif inspiré de philosophie Bouddhiste et taoïste, par Marcel Duchamp ou encore John Cage. Leurs slogan, simple est évocateur « Le zen et dada, Dada est le zen » sera le mot d’ordre du groupe. Ce mouvement d’avant-garde se verra confronter aux interdictions du gouvernement chinois.
Des conditions qui mèneront l’artiste en France, au Centre Pompidou pour l’exposition « Les Magiciens de la Terre » en 1989. L’année de la répression de la place Tiananmen.
Il réalisera ensuite de nombreuses installations en France, notamment aux côtés du galeriste Kamel Mennour, au Musée de l’Hospice Comtesse avec Wu Zei, l’énorme pieuvre, lors de Lille 3000 ou encore dans la Loire avec un squelette de serpent monumental que l’on retrouvera plus tard au Grand Palais…
Les sources d’inspirations de l’artiste sont diverses et on retrouve souvent à la fois une force religieuse et une volonté de montrer la puissance de la nature (élément omniprésent dans le Bouddhisme). En mettant en scène des créatures naturelles dans toute leur splendeur monumentale ou des bouddhas dans des scène quasi théâtrale.
En 2016, Huang Yong Ping présente « Empires » au Monumenta.
Sous la verrière du Grand Palais, l’artiste a installé un serpent de 250 m de long en aluminium, au-dessus d’un paysage de 8 îles formées par 305 containers, au milieu duquel on observe un bicorne. Le container symbolisant la mondialisation, le chapeau le pouvoir et le squelette de reptile menaçant l'ambition et la puissance de ce monde.
En créant des œuvres qui questionnent notre société, confrontent les cultures et accusent la mondialisation, implantées dans des lieux insolites comme le Colosseum, le Pentagon ou le repère d’Oussama Ben Laden au Pakistan ; Huang Yong Ping s’est fait réputation mondiale d’artiste provocateur notamment dans son pays d’origine où il sera souvent censuré.