Ce soir, nous sommes une trentaine à nous réunir autour de Nathalie Heinich, l'invitée d'Amelie, pour débattre sur un thème qui lui est familier : le paradigme de l'art contemporain.
Il y a eu l'art classique, puis l'art a basculé au milieu du IXXe, avec l'impressionnisme, dans l'art moderne (ou s'exprime l'intériorité de l'artiste.)
C'est Marcel Duchamp (1887-1968) qui avec l'exposition de son urinoir : "Fontaine" ( ready-made daté de 1917 et signé R.Mutt )... entame ce qui devient le paradigme contemporain. On ne vise pas la beauté, l'œuvre n'est plus dans l'objet mais dans les commentaires et le discours qu'elle suscite...
- Paradigme comme "genre"; selon les moments on n'attend pas la même chose de l'art. Une oeuvre d'art doit être une figuration qui correspond à un "canon". Dans l'art contemporain la rupture se situe dans la transgression. L'artiste doit transgresser, c'est la notion même d'œuvre d'art qui est transgressée, il n'y a plus ni cadre, ni socle. L'oeuvre est souvent monumentale et fait partie d'un contexte (exemple du Land-art) ; elle est difficile à transporter, à conserver... Ceux sont les institutions et les fondations qui cautionnent les oeuvres d'art contemporains et pour causes ! On pense au tableau de Kieffer et "ses bouquets de roses"...
Nathalie Heinich illustre ses propos d'anecdotes étonnantes sur un bon nombre de ces artistes contemporains qui nous laissent souvent perplexes : on pense à Yves Klein et à son "exposition du vide"... à la performance de Murakami à Tokyo... au dessin effacé de "de Koonig"... du plasticien Rosenbach... à Daniel Buren et à ses bandes colorées et ses effets visuels, au tape-à-l'œil de Jeffs Koons... à Christo et ses emballages... à Anish Kapoor purement sensoriel, à Boltanski eprouvant notre émotion... à Bill Viola et ses vidéos... avec toujours le discours qui reste une composante fondamentale de l'œuvre.
L'art contemporain est souvent exploité grâce aux produits dérivés. Aucune spéculation n'est possible sur l'avenir de ces oeuvres.
Ainsi Zeuxis ne saurait trop vous conseiller de lire le livre de Nathalie Heinich : "Le paradigme de l'art contemporain" qui répond à bien des questions que l'on se pose tous un jour ou l'autre devant certain stand de la Fiac ou d'ailleurs.