Charante Libre - "AUNAC-SUR-CHARENTE : DE CHENOMMET À NEW YORK, LES TOILES D’ANNE MOREAU TRAVERSENT L’ATLANTIQUE"


La peintre Anne Moreau exposera ses oeuvres dans la galerie d'art Amélie à Soho à New York en avril prochain.
Une occasion pour l'artiste de revenir sur l'essence de son travail, le voyage.A nne Moreau, en ce mois de février, a pris ses quartiers dans ce qu'elle appelle son atelier d'hiver au sein de sa longère, au coeur du village de Chenommet, à Aunac-sur-Charente.
Un poêle à bois, au milieu de la pièce, vient réchauffer l'espace. Accrochées au mur, quelques toiles attendent, suspendues au regard et au désir de la peintre.
« Quand j'arrive dans l'atelier, je ne sais pas ce qui va se passer, je ne fais jamais d'esquisse » . Une oeuvre peut naître mais une autre peut évoluer en rajoutant une pointe de couleur ou un texte. « Une toile continue de vivre et elle est finie quand il y a l'écriture et qu'elle quitte l'atelier », témoigne l'artiste dont dix toiles vont rejoindre les cimaises de la galerie Amélie dans le quartier de Soho à New York en avril prochain.Quand j'arrive dans l'atelier, je ne sais pas ce qui va se passer, je ne fais jamais d'esquisse.Une belle reconnaissance pour Anne Moreau, arrière-petite-fille du peintre officiel Moreau de Tours , qui marche dans les pas de ses aïeux paternels et maternels dont elle conserve des toiles. « J'ai baigné là-dedans. Toute petite, j'ai eu droit à un carton à dessins avec de la gouache » , confiait Anne Moreau à CL en 2019. Pour cette artiste qui a enchaîné Arts appliqués, Arts déco et Beaux Arts, la peinture est un point de passage comme un voyage : « Le fait de partir à la découverte est essentiel, plus que l'endroit où l'on arrive ». C'est à l'image de son parcours et de ses rencontres.

En 1978, avec son mari photographe professionnel, ils achètent une péniche pour sillonner la Seine, la Marne, la Saône et pendant quinze ans, ils seront artistes-éclusiers. « Une écluse est un passage comme le cadre d'un tableau, une façon de passer d'une vallée à une autre, d'un pays à un autre ».

Même le support qu'elle utilise aujourd'hui, la toile géotextile, facilite le transport de ses grandes toiles. Première exposition en 1977 En 1977, c'est Pierre Robin, spécialiste dans l'art africain et grand voyageur devant l'éternel qui lui ouvre sa galerie parisienne pour sa première exposition. Elle enchaînera ensuite Florence, Lisbonne et aujourd'hui New York où l'exposition de dix de ses toiles tombe l'année du 500 e anniversaire de la découverte de la baie d'Hudson par l'explorateur italien, Giovanni da Verrazzano, en 1524, qu'il nommera Nouvelle-Angoulême, aujourd'hui New York.

Un clin d'oeil à l'histoire pour Anne Moreau, qui considère son art comme une « terra incognita » qu'il convient de parcourir et de cartographier « si l'on sait écouter ou regarder ».Pour ceux qui souhaiteraient découvrir ses oeuvres en toute simplicité, il existe un endroit hors des sentiers battus de l'art et de ses codes où Anne Moreau expose quelques tableaux. C'est chez Nicolas Wisser, maraîcher à Bioussac , lui aussi grand voyageur qui a parcouru, avant de s'installer, une partie de la France en roulotte et à cheval. Comme si l'art du voyage faisait office de trait d'union.
artistique parisienne."