ELLE - "Un loft à la française mué en maison d'hôtes d'exception"

Et de quatre ! La galeriste Amélie du Chalard étoffe sa série de maisons de collectionneurs avec ce nouvel opus dans le Haut-Marais. Une expérience de séjour unique dans un bâtiment historique à l'abri des regards où les codes classiques ont été revisités et bousculés par des pointures du design et de l'art so french !
Dans le Haut-Marais, une magistrale porte en bois surmontée d'un tympan sculpté, donnant sur la rue des Archives, ne passe pas inaperçue. Derrière se dévoile l'hôtel de Tallard bâti en 1702 par l'architecte Pierre Bullet à qui l'on doit aussi la porte Saint-Martin. C'est à cette adresse patrimoniale que la galeriste Amélie du Chalard a installé sa quatrième Maison de collectionneur baptisée Ambroise Archives et agrémentée d'oeuvres d'art contemporain. Comme les précédentes, elle est dédiée à la location pour voyageurs en quête d'art et de design à Paris. L'entrée, qui ouvre directement sur la cour d'honneur pavée, donne la sensation de pénétrer dans un loft d'artiste, version chic et glam. « Il a fallu engager de nombreux travaux, l'appartement était resté dans son jus, détaille la galeriste. Je voulais garder certains codes car nous sommes dans un bâtiment chargé d'histoire, mais je l'ai aussi imaginé comme si c'était ma propre maison. Ici, nous avons fait appel uniquement à des artisans français. »


HISTORIQUEMENT SHOW
Avec l'architecte Tess Walraven, elle a conçu un intérieur de 115 m2 d'apparence classique. À y regarder de plus près, l'espace est totalement décloisonné et joue avec des matières singulières, tels le quartzite Taj Mahal, le verre fumé en guise de paravent et le laiton patiné pour les placards réfléchissant subtilement la lumière dans la cuisine. Le mobilier de designers signé Pierre Augustin Rose, Lena Morelli ou encore Mathieu Matégot, apporte la french touch. Doté d'une hauteur sous plafond de plus de 5 mètres, le salon a pris place au rez-de-chaussée dont le dallage en pierre de Bourgogne du XVIIIe siècle avec cabochons a pu être récupéré. Élément central du décor, une intrigante double porte originelle avec moulures ne mène nulle part mais abrite un placard.


MIX & MATCH DÉTONNANT POUR RÉVEILLER LA DÉCO
Dans l'alcôve, la photo grand format montrant une jeune femme nue disputant une partie de strip-poker avec une bande de mamies était déjà dans les lieux. « Je n'aimais rien ici, sauf cette image détonnante, confie Amélie du Chalard. L'ancien propriétaire avait loué l'appartement à son neveu, le photographe de mode François Rotger, qui n'avait eu le droit de toucher à rien sauf d'accrocher ce cliché pris en 2001, je le lui ai donc acheté. » À l'étage, la mezzanine fait office de bureau arty et la chambre bénéficie d'une large verrière avec vue plongeante sur le salon. Enfin, au sous-sol, une cave voûtée accueille une
salle de projection. Les chanceux esthètes qui poseront leurs valises ici pourront donc se faire leur cinéma...


À DÉCOUVRIR DANS CETTE GALERIE :

ENTRÉE CHALEUREUSE
Un esprit loft d'artiste règne dans ce bâtiment grandiose. Le sol en pierre de Bourgogne du XVIIIe siècle a été récupéré ainsi que la double porte moulurée abritant un placard. Les assises sont signées Pierre Augustin Rose : le '' Sofa 190 et le fauteuil '' Polus 016 sont habillés du tissu '' Teddy mohair (Pierre Frey), l'ottoman '' Nuage en bouclette '' Louison (Pierre Frey).

DE ROCHE ET DE LAITON
Des blocs de quartzite Taj Mahal surmontés d'un paravent en verre fumé forment une séparation sculpturale entre la cuisine et l'entrée. La même pierre habille également le mur, dessinant un paysage accidenté. Sous la suspension '' Eole Mini en plâtre de Pierre Augustin Rose, table en noyer dessinée par l'architecte Tess Walraven et chaises '' Tube années 50 en métal de Mathieu Matégot. À gauche, céramique '' V1297 de Jojo Corväiá et dessin au pastel '' Accolades 12 de Delphine de Luppé (Amélie, Maison d'Art). Ci-dessous, les façades en laiton patiné donnent un aspect chaleureux à la cuisine, un écrin qui réfléchit la lumière de façon bluffante la journée pour mieux briller le soir. Banquette dessinée par Tess Walraven et robinet en laiton (Iconico).

D'ÉQUERRE
Au premier étage, la mezzanine avec sa balustrade en noyer est dédiée à un espace de travail arty où trônent un bureau et des
étagères murales en béton ciré conçus par Tess Walraven. Chaise en teck et corde de Lena Morelli. Lampe issue de la
collaboration entre le céramiste Rémi Bracquemond et le designer Alexandre Benjamin Navet. Toiles de Clément Mancini et
céramiques de l'Italien Guido De Zan (Amélie, Maison d'Art).

TÊTE COURONNÉE
La tête de lit en noyer a été recouverte d'un tissage jacquard '' Voyage en Italie, collection Levante (Élitis). Appliques '' Coquillage en céramique (Studio Ebur). Posée près de la fenêtre, la sculpture en bois et céramique '' Blooming de Hanna Heino apporte douceur et sensualité à la pièce. Rideaux '' Flanerie en lin couleur Aube fraîche (Élitis).