Toute une partie de la fondation vénitienne de Peggy Guggenheim est dédiée à la première rétrospective de Marino Marini - dont l'une des oeuvres domine fièrement l'entrée du palais de la grande marchande.
Marino Marini (1901 - 1980) est le sculpteur italien le plus connu du XXème siècle (Giacometti est suisse !). L'objectif de l'exposition est de montrer que son travail traverse tous les âges : des sculptures antiques, étrusques à tout le XXème siècle avec des travaux proches de certaines oeuvres de Marini, Maillol, Rodin, Richier ou encore Moore.
L'influence de la sculpture romaine est frappante dans ses premiers travaux en terre et dans la figure récurrente du cheval. Le cavalier et sa monture, faisant corps, sont représentés sous plusieurs angles. Leur attitude étonna les critiques de l'époque, jamais le cheval avait été tant "malmené".
L'artiste est aussi remarqué pour ses bustes et portraits, toujours figuratifs, très expressifs, tristes le plus souvent. Un mode « tragique » comme il le disait. Parce que « même en pleine sérénité, il a toujours senti que cette sérénité ne pourrait durer ».
Il se dégage de la globalité de cette exposition une étrange sagesse, une maturité calme. Un magnifique travail de sculpture qui nous donne envie d'aller à la découverte de sa peinture (à Milan ou à Florence).
A tous les heureux passagers de Venise avant fin mai, nous vous invitons à faire une halte dans cette belle écurie.